Entre l’Inde et Tibet, entre traditions et modernité, chacun trouve sa place.
Le temps s’écoule et pour nous, les derniers grains de sable se précipitent vers nos racines.
Notre pays nous attend.
Notre famille nous ouvre déjà les bras.
Bientôt les grandes retrouvailles entre amis, nos cœurs bouillonnent maintenant d’impatience
de vous revoir, de vous serrer dans nos bras et faire sauter les bouchons…
Arriver sur Dharamsala, c’est un peu quitter l’Inde pour découvrir l’âme tibétaine.
Mais cela se mérite, les 30 heures de transport furent plus que jamais interminables…
Mais derrière chaque route un nouveau monde, une atmosphère différente, des hommes et femmes aux visages singuliers avec partout, les mêmes sourires qui nous accueillent sur ces terres nouvelles.
Ici, nous sommes venus chercher la fraîcheur des montagnes, le calme et le repos pour la dernière étape de notre longue expédition.
En pleine montagne, loin de la ville, des commerces, nous avons trouvé le lieu idéal.
Imaginez une maison isolée à 2000 m, une vue magnifique sur les montagnes, un sentier de pierre menant au village.
Chez Hari Baba, c’est un lieu exceptionnel pour se ressourcer.
Hari est un ancien Sadhou qui a quitté l’isolement pour vivre avec Ria, et monter leur « petite chambre d’hôtes »
Ici la vie est imprégnée du spirituel, partout autour de nous, des petits temples éparpillés ici et là où le peuple médite et s’imprègne de l’énergie du lieu.
A Bhagsu au village du bas, Akhilesh m’enseigne chaque jour le Reiki, Elodie pratique le Yoga…
Ouhaou, plutôt zen les Nomades…
Marilou Salomé jouent dans le jardin et perfectionnent leur anglais avec les enfants du coin.
Ici, nous resterons trois semaines, avant notre retour en France ; je n’ose à peine encore imaginer le contraste. Ici la vie paraît si simple…
Le soleil rayonne chaque matin, et nous en profitons pour faire de belles balades, l’après midi, les brumes, la mousson montent de la vallée vers la montagne accompagnant les chants des moines tibétains.
A Dharamsala, 5 km plus bas, plus de 15000 réfugiés tibétains réorganisent leur vie autour de la résidence du Dalaï-lama. C’est un petit « Lhassa » où des bouddhistes du monde entier se rencontrent, étudient pour la sauvegarde de l’héritage culturel d’un peuple sous l’oppression chinoise.
Des milliers d’indiens viennent dans le Gange faire leurs ablutions, prononcent les mantras sacrés, mais aussi se lavent les dents, se savonnent là où se déversent les égouts de la ville.
Dans cette immense salle de bain à ciel ouvert aucun microbe qui se respecte ne saurait vivre bien longtemps…
Assis sur une marche, un vieillard attend la mort, il regarde le Gange où flotte une vache en chemin vers le nirvana.
Il règne une atmosphère saisissante, devant nous le corps drapé d’un défunt est conduit par sa famille sur le lieu de crémation.
Quelques mètres plus loin nous voyons les bûchers où des cadavres disloqués se consument lentement.
Cela fait maintenant 6 jours que nous nous imprégnons de cette ambiance « religieuse »…
Marilou et Salomé s’acclimatent parfaitement à ce monde si loin du nôtre.
Chaque jour des Brahmanes, Sadoux et autres Babas nous saluent, nous bénissent en chemin.
Nous avons souvent l’impression d’être dans un rêve tellement l’ambiance est ici surnaturelle.
À la tombée de la nuit, les chants sacrés raisonnent sur Bénarès, des milliers de bougies flottent sur le Gange et cela me rappelle le film : Le temps des gitans…
Le soir, il faut rejoindre notre petit hôtel à travers des ruelles sombres et étroites encombrées par des vaches somnolentes.
Il faut alors éviter les bouses, les trous des égouts, les bouts de ferraille ou encore cette charrette qui passe sans se préoccuper de nous.
Bientôt nous retournerons sur Delhi pour reprendre un bus vers l’Himachal Pradesh, aux frontières du Kashmir et du Ladakh.
Nous avons besoin de fraîcheur et de repos au pied de l’Himalaya.
En arrivant sur les lieux nous devons franchir les murailles de grès rouge, comme un écrin protège son joyau.
Nous franchissons une porte gigantesque puis s’impose brutalement à nos yeux, une vision éblouissante, presque irréelle…
Planté devant nous, le Taj Mahal se dresse colossal, curieusement il semble flotter dans l’air tel un palais de science fiction.
Il est 17 heures , tout autour de nous une foule colorée contemple…
En cet instant précis, je me sens soudainement seul et pétrifié d’émotion. Les frissons m’envahissent devant cette première vision éblouissante.
C’est indéniable, seule l’énergie d’un Amour perdu pouvait donner à cet empereur la force de concevoir un temple si beau qui n’a son pareil au monde.
Le site est prodigieux, entouré de bassins, le Taj Mahal surprend par sa grandeur, par la finesse des sculptures de son marbre blanc.
Sublime citadelle de Fatehpur Sikri
C’est le moment visiter les monuments, allez les filles encore un peu de courage.
L’ombre des jardins sera bienfaisante…
Les édifices sont des trésors d’architecture gigantesques où les contrastes jouent entre grès rouge et marbre blanc.
La lumière s’infiltre dans les moucharabiehs,nous savourons un peu de la fraîcheur relative.
Le chant d’un oiseau suspend le temps.